Les bâtiments de l'hôtellerie
Les bâtiments d'accueil des hôtes et des pèlerins constituent aujourd'hui l'un des plus beaux vestiges encore en place à l'abbaye de Maillezais.
Élevés au sud-est du site en marge des bâtiments monastiques, les bâtiments de l'hôtellerie étaient dédiés à l'accueil des laïcs. Du quadrilatère ordonné bâti au XIVe siècle, le temps ne laissa que deux ailes donnant au bâtiment sa forme d'équerre actuelle.
La façade sud de l'hôtellerie
À l'entrée du site se dresse, face au Marais Poitevin, l'imposante façade sud des bâtiments de l'hôtellerie. Bâtie à proximité du port de Maillezais, elle était alors la toute première image que les visiteurs apercevaient de l'abbaye, et devait refléter la grandeur et le prestige du lieu.
Le haut bâtiment de droite, probablement utilisé comme hôtellerie de prestige, conserve encore son pignon triangulaire, témoin d'une toiture en ardoise disparue. Il accueille un espace de stockage au rez-de-chaussée, nommé au XIXe siècle "cachot de Rabelais", ainsi qu'un réfectoire au premier niveau et au second, un dortoir éclairé par de larges baies en arc brisés.
L'aile parallèle au marais était quant à elle sans doute dédiée aux pèlerins de passage à l'abbaye. Les baies gothiques visibles au niveau intermédiaire ouvrent sur un réfectoire et une cuisine, tandis que les petites ouvertures du second étage correspondent à un second dortoir, plus modeste que celui des hôtes de marque.
L'aile est : l'accueil des hôtes de prestiges
Si la fonction des espaces de l'hôtellerie a longtemps été source de questionnements et d'interprétations, de nouvelles études ont récemment éclairé le sujet. Dans l'aile Est, le réfectoire et le dortoir présentent des éléments de confort : deux vastes pièces, ornées de peintures murales, de cheminées monumentales et de grandes baies à coussièges, pour un accueil de qualité.
L'aile sud : l'accueil des pèlerins et voyageurs
La visite des bâtiments de l'hôtellerie se poursuit dans l'aile sud, avec de nouveaux espaces, plus modestes dans leur décorations mais tout de même spacieux : une cuisine surmontée d'une hotte centrale octogonale, un réfectoire autrefois surmonté d'un dortoir et, au sous sol, la "cave à sel".
La cave à sel fait partie d'un vaste réseau sous-terrain et témoigne de l'essor florissant que l'abbaye de Maillezais connut tout au long du Moyen Âge. Si la dénomination de "cave à sel" est assez récente, elle met tout de même en avant l'importance de cet "or blanc" à l'époque médiévale, que seigneurs et abbayes cherchèrent très tôt à contrôler dans le but de s'enrichir.